Le jour où.. j’ai découvert comment étaient stockés les dossiers médicaux en Tunisie
Pendant l’hiver 2019, j’étais en sixième année de médecine dentaire et je faisais mon internat dans un hôpital public.
Avec le futur cofondateur de ma société, Koussai Barhouli et un groupe d’amis et d’enseignants, nous réfléchissions aux possibilités de l’intelligence artificielle appliquée à la santé.
L’idée est d’aider le médecin à poser un diagnostic en utilisant la puissance d’une machine entraînée à détecter tous les symptômes d’une pathologie. Nous avions créé un algorithme, mais pour l’améliorer, nous avions besoin de le “nourrir” avec de la data - c'est-à-dire des images médicales en grande quantité : scanners, IRM, etc.
Quand j’ai demandé à consulter à cette fin des dossiers médicaux, on m’a indiqué une cave, dans un sous-sol de l'hôpital. Il y avait de l’eau, des moisissures et beaucoup de dossiers illisibles. C’était vraiment choquant !
Il faut savoir qu’en Tunisie, la plupart des patients laissent leur dossier à l'hôpital, c’est donc des informations précieuses pour eux et qui malheureusement se dégradent.
Cela a été le déclic pour lancer notre société AI Diagnosis Vision, avec l’idée de permettre notamment aux professionnels de la santé de conserver les données de leurs patients dans un cloud local qui respecte les normes de confidentialité.
Cela en plus de l’outil d’aide au diagnostic, que nous avons ensuite perfectionné en réunissant finalement des milliers d’images radiologiques anonymisées, dont la plupart proviennent d'hôpitaux ou de centres médicaux.
Un long et difficile travail de collecte ! La plupart des professionnels tunisiens ne réalisent pas encore la valeur de la data médicale.
Il faut savoir qu’au Canada, par exemple, des laboratoires vendent des collections d’images médicales plusieurs milliers d’euros. Ce travail nous a permis d’obtenir d’excellents résultats : aujourd'hui, notre système est capable de détecter certaines pathologies avec un taux de succès de plus de 90%!